Les revendications des étudiants soulignent depuis longtemps l’injustice du système éducatif qui prévaut dans notre pays.
L’Épreuve de sélection universitaire Test (PSU) est un contexte qui reflète les inégalités imposées par l’ordre économique et politique en vigueur depuis des décennies. Les élèves constatent que les réalités sociales, culturelles et économiques d’une minorité privilégiée contrastent avec la réalité quotidienne de leurs propres biographies. Ils observent que le système éducatif ne peut garantir qu’un avenir d’incertitudes et de précarité et au mieux, de compétitivité angoissante. C’est pour cette raison que les élèves exigent que l’on élimine le rôle du marché en éducation et que l’on assume en tant que pays qu’il existe des droits sociaux, économiques, politiques et culturels qui doivent être garantis pour toutes et tous.
Nous ne sommes donc pas surpris par la mobilisation et la contestation, toujours légitimes, même au-delà des formes. Pour résoudre les graves problèmes d’inégalité, nous croyons qu’on doit répondre par des changements structurels profonds et non par une plus grande répression ni, par conséquent, par des menaces à partir d’un discours centré sur l’adulte qui ouvrent la porte à de possibles et graves violations des droits de la personne, comme nous l’avons vu à partir du 18 octobre et même avant. N’oublions pas les Forces Spéciales des Carabinniers surveillant à partir des plafonds les mouvements de plus de 4 500 étudiants d’un établissement de Santiago, ni les projets de contrôle social Aula Segura ou d’autres projets aux caractéristiques similaires.
Nous sommes préoccupés par le fait que des secteurs qui ont approuvé et profité d’un ordre économique et politique déclenchent une campagne d’insultes et de disqualifications contre les élèves du secondaire, leurs organisations et leurs dirigeants.
Nous rejetons catégoriquement l’annonce de plaintes déposées sous la Loi sur la sécurité de l’État contre 32 élèves du secondaire. Cette loi a un sombre passé dictatorial et trouve ses origines dans des dispositions qui visent à proscrire la participation politique populaire. Rappelons-nous que Carlos Ibáñez del Campo et Augusto Pinochet Ugarte l’ont utilisée et ont abusé de cette législation.
Nous avons insisté sur le fait que ni la criminalisation de la contestation sociale ni les mesures répressives ne règlent les problèmes de fond soulevés par le mouvement social et populaire. Elles règlent encore moins les demandes du mouvement étudiant en particulier. Bien au contraire, elles rentent les relations sociales encore plus tendues.
En tant qu’organisation de défense des droits de la personne, nous rejetons toute tentative d’emprisonner des adolescents et d’interdire leur participation politique. La crise sociale et politique nécessite des solutions politiques et bonifiées par l’impulsion de mesures transformatrices de l’ordre économique qui garantissent des droits à toutes et à tous (politiques et mesures encore absentes) et non par des politiques répressives.
Nous sommes solidaires avec les élèves du secondaire, avec Víctor Chanfreau, Ayelén Salgado et les trente élèves du secondaire auxquels on tente d’appliquer la Loi sur la sécurité de l’État.
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