Un recours de protection en réponse à l’encerclement policier de Plaza Dignidad (anciennement Plaza Italia) a été présenté par CODEPU.
Dans le recours, CODEPU signale que la Plaza «s’est transformée en point de centralité, de confluence d’une ville comme Santiago, profondément ségréguée». On ajoute que «la dénomination « Plaza de la Dignidad » a commencé à être utilisée comme une manière d’exalter le caractère épique des deux derniers mois de contestation sociale. S’il y a un lieu cardinal qui a été plus exposé, c’est précisément la Plaza Baquedano / Italia ou Dignidad qui, spontanément, a résisté aux carnavals, aux joies, aux grandes batailles, et elle a été le lieu de ralliement où des milliers de Chiliens avons manifesté notre mécontentement et hissé nos drapeaux pour une société plus juste. Dans tous les cas, ce sont des manifestations du droit aux libertés de réunion et d’expression. Probablement, elle sera l’espace définitif de la nouvelle identité politique de la ville ».
Le texte de CODEPU exprime sa préoccupation puisque le 30 décembre 2019, le gouverneur de Santiago, M. Felipe Guevara, a annoncé à nouveau, tout comme il l’a ordonné le 17 décembre, la mise en œuvre d’une politique de «tolérance» zéro envers des manifestations non autorisées dans la propriété publique nationale. Il a annoncé qu’à cet endroit il disposerait de 800 à 1 200 membres des forces spéciales de carabiniers, afin de maintenir «l’ordre public» et d’interdire expressément toute autorisation aux assemblées, aux réunions, aux manifestations de quelque nature que ce soit.
Suite aux arguments juridiques qui établissent que le droit de manifestation pacifique n’a pas de restriction, sauf dans les États d’exception, on demande qu’une plainte en Recours de Protection soit déposée contre FELIPE GUEVARA STEPHENS, gouverneur de la région métropolitaine de Santiago STEPHENS; contre GONZALO BLUMEL MAC-IVER, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique; et contre les CARABINIERS DU CHILI, représentés par leur directeur général MARIO ROZAS CÓRDOVA, déjà individualisés. On demande que la plainte soit admise et que, finalement, le recours soit accepté en déclarant que l’encerclement préventif par police destiné à empêcher les manifestations et réunions publiques dans le secteur de La Plaza Italia, dans la ville de Santiago, est illégal et arbitraire et constitue une violation de nos droits de réunion et de liberté d’expression. »
De plus, dans le recours on ajoute qu’en raison de l’intervention des carabiniers, on a commis des dommages graves. Cela est particulièrement grave en raison des moyens utilisés. Bien que ces moyens soient supposément non létaux, leur usage n’a pas été sujet à des protocoles, ce qui suppose déjà un acte arbitraire de l’autorité, et leurs composantes sont loin d’être celles officiellement acceptées, ce qui a conduit à des lésions et des morts. En effet, le recours confirme: «nous joignons les rapports de l’Université du Chili, de son Centre d’Équipement Majeur, de la Faculté des Sciences, qui indiquent que « les métaux et métalloïdes trouvés dans les échantillons ont une toxicité associée, de sorte qu’ils représentent un risque pour la santé des personnes ».
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